vendredi 16 octobre 2015

Une entreprise sur deux n'a aucune politique de confidentialité des données

 Que ce soit sous format papier ou dématérialisé, un employé sur deux est amené à traiter des données personnelles, et conserve ces informations une fois sa tâche terminée, selon une étude représentative menée par l'Observatoire société et consommation (ObSoCo) pour le compte de l'entreprise Fellowes. De plus, une entreprise sur deux ne donnerait à ses salariés aucune consigne pour assurer la confidentialité de documents qu'ils manipulent, tels que les papiers d'identité ou les fiches de paye.


Pourtant, il existe des risques très importants de fraude à l'identité liée au vol ou au piratage de données, explique le criminologue Christophe Naudin, enseignant et chercheur à l'université Assas-Paris II.
L'usurpation d'identité conduit une personne à prendre frauduleusement l'identité d'une autre, en utilisant ses renseignements personnels : nom, adresse, téléphone, numéro de sécurité sociale, fiches de paye, numéro de carte de crédit, mots de passe... En se faisant passer pour quelqu'un d'autre, le fraudeur peut ouvrir un compte bancaire, emprunter de l'argent, toucher des indemnités, voire épouser une personne et avoir des enfants sous une fausse identité sans assumer dans les faits aucune responsabilité... Il est ensuite extrêmement difficile à la victime de prouver que ce n'est pas elle qui a agi.

Les autres fraudes à l'identité sont la substitution d'identité (échange d'identité avec une personne consentante), le vol d'identité (utilisation de l'identité d'une personne décédée) et l'identité fictive, créée de toutes pièces, qui avait la faveur des réseaux criminels il y a une trentaine d'années.

Pour se protéger, les Français refusent parfois de transmettre des informations personnelles sur internet (76%), renoncent à un achat (52%) ou transmettent de fausses informations (31%). Ils sont moins méfiants sur le contenu de leurs poubelles, qui regorgent souvent de courriers personnels, d'anciennes factures ou de copies de documents utilisables par les délinquants, qu'il convient de soigneusement détruire (si possible avec un destructeur de papiers) avant de les jeter. Afin de limiter les risques d'usurpation d'identité numérique, il est notamment conseillé d'utiliser des adresses mail jetables ou temporaires pour s'inscrire à différents services en ligne et de systématiquement cocher la case par laquelle on refuse que les données personnelles soient transmises à des tiers.

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